L’origine de Montsaugeon est certainement très ancienne

La position de la Butte, isolée, facilement défendable, d’où la vue embrasse tous les environs, a certainement entraîné son occupation dès la plus haute antiquité.

Des recherches archéologiques effectuées au 19^ème siècle ont permis de mettre en évidence des indices de la présence de population dans ce secteur.

Ce furent d’une part des objets en silex de l’époque néolithique, d’autre part deux tumulus implantés de part et d’autre de la route qui conduit à Prauthoy. Dans ces derniers certaines sépultures remonteraient à la fin de l’âge de bronze, d’autres à l’époque gallo-romaine ce qui a conduit certains auteurs à proposer les environs de Montsaugeon comme site de la bataille entre Vercingétorix et César dans les jours qui ont précédé le siège d’Alésia.

A noter la présence sur le territoire de Montsaugeon, à l’emplacement de la route nationale 74 Langres-Dijon, du tracé de la voie romaine de Langres à Lyon avec embranchement à Vaux en direction d’Isômes et de Genêve. Il existait un millaire romain d’environ 2 m de haut détruit par les troupes américaines en 1918 indiquant Langres à 12000 pas.

Mais la période de grande notoriété de Montsaugeon se situe entre le 11^ème et le 18^ème siècle.

Le premier seigneur de Montsaugeon répertorié est Hughes au milieu du 11^ème siècle.

La maison de Montsaugeon est arrivé à son apogée à la fin du 12^ème siècle.

Par la suite la famille de Montsaugeon se ruine et cède progressivement ses biens et ses droits sur le Montsaugeonnais à des communautés religieuses et à l’évêque de Langres.

Ce dernier devint de facto seigneur de Montsaugeon avec titre de comte de Montsaugeon qu’il conservera jusqu’à la révolution. Il était de plus pair et duc .

Un château fort s’élevait alors au sommet de la Motte (Butte) et le bourg était entouré de fortifications percées de plusieurs portes.

Montsaugeon comportait 39 seigneureries, c’est à dire l’essentiel de tous les villages environnants jusqu’à Bèze, Montigny sur Vingeanne, Grancey …….

Montsaugeon était le siège du baillage, du grenier à sel et de la gruerie (juridiction en charge de la gestion des forêts) d’où son influence sur toute la région dite du Montsaugeonnais.

Montsaugeon et tout le Montsaugeonnais auront à subir une succession de guerres et d’actions de banditisme avec leur lot de dévastations, rançonnages, incendies, exécutions sommaires.

Ce fut notamment le cas avec les Grandes Compagnies, bandes de brigands issues des croisades, la Jaquerie, révolte des chaumières contre les châteaux , la guerre de cent ans , les guerres de religions, la guerre de trente ans, etc…

Au cours de cette période Montsaugeon changea plusieurs fois de mains avec les conséquences que cela implique.

A cela se sont ajoutées famines et épidémies de peste.

La vigne, à Montsaugeon comme aux environs, était la grande préoccupation de la contrée.
Les vignobles de Prauthoy, Aubigny, Chatoillenot, Rivières, appartenaient aux Langrois et le Maire, escorté des hallebardiers et des tambours de Langres, venait chaque automne publier le Ban des vendanges. C'est alors que la garnison de Montsaugeon empêcha que l'on vendange et s'empara même de tous les vins des villages voisins.
Les Langrois reprirent Montsaugeon et la démantelèrent, mais de nouveau les ligueurs s'en rendirent maîtres et occupèrent la place tant que dura la guerre civile.
Leur présence bouleversa considérablement l'activité agricole : en 1594, la région est à feu et à sang ; les soldats tuent femmes et enfants à Rivière-les-Fosses ; Prauthoy et Vaux sont incendiés, les églises sont pillées.

L’histoire du château de Montsaugeon prend fin avec sa démolition en 1595, quand Henri IV arriva sur le trône.

L’évêque de Langres abandonna son château aux ligueurs qui, de là, se livrèrent à de très nombreuses exactions. La garnison était devenue la terreur des environs.

Il y eut plusieurs tentatives de siège pour reprendre la place et plusieurs trêves pour négocier.

Enfin durant l’été 1595 après soumission au roi Henri IV, Jean de Tavannes rend Montsaugeon moyennant une contribution de 13000 écus.

Il fût décidé alors que la forteresse serait rasée à la satisfaction de tous ceux qui avaient eu à souffrir des exactions des derniers occupants.

Les murs furent sapés par le grenetier Javernault à l’aide d’un bélier de bois à la mode des romains.

En 1789, Rivière fait partie du doyenné de Grancey, diocèse de Langres.

Création du département de la Haute Marne : 1790.

Les évêques continuèrent à exercer leurs droits dans le comté de Montsaugeon jusqu’en 1793.

En 1811, un loup porte la désolation vers Rivière les fosses et Courcelle-Val d'Esnoms.

Le 22 juin 1861, la grêle détruit toutes les récoltes; les vignes sont ravinées et saccagées. L'ouragan a endommagé beaucoup de maisons, enlevé la toiture de la maison de l'école et du clocher.

De nos jours, si Montsaugeon et le Montsaugeonnais ont tout perdu de leur influence d’antan, le nom a retrouvé un regain de notoriété avec, d’une part la création d’une communauté de commune autour de Prauthoy qui a pris le nom de Prauthoy en Montsaugeonnais, d’autre part le redémarrage  de la production de vin autour d’une association dénommé le Muid du Montsaugeonnais.

L’origine du nom de Montsaugeon

Les avis sont très partagés quand à l’origine du nom de Montsaugeon.

Monte salionis, Montsalion, Montsaulion, Montsauljeon, Montsaugeon

D’après Ernest Serrigny plusieurs possibilités ont été proposées , entre autres :

• Mons solus , montagne isolée
• Mons aux lions parce qu’autrefois ses seigneurs portaients deux lions dans leurs armoiries. Il est certain qu’en 1600 et même plus tard on écrivait Monsaulion que nous pourrons lire sur les pierres tombales dans l’église
• Mons salis du fait de la présence du grenier à sel
• Ou encore Mons Salvius ( nom d’homme ) d’après : « Les noms de lieux de la Haute Marne ».